vendredi 13 avril 2012

Eric Emmanuel Schmitt, le 11 avril, chez Mollat


"Le silence est un ami qui ne trahit jamais." (extrait de Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus)

Eric-Emmanuel Schmitt, c’est le symbole d’une littérature française vivante et talentueuse. 17h, dédicaces chez Mollat. L’homme arrive, il a une carrure impressionnante, et pourtant il n’intimide pas. Après quelques paroles échangées avec lui, Schmitt semble à la hauteur de ses personnages, chaleureux, doux, sensible. Attentionné aussi et un peu magicien. Il donne envie d’écrire, et d’avoir confiance en son travail. Ses derniers mots pour moi ont été « vos livres sortiront d’eux-mêmes un jour ». En attendant que mon écriture et moi grandissions un peu, lire du Schmitt est déjà sublime. La conférence est à 18h. Schmitt avoue avec humilité qu’il est hanté par le désir d’écrire depuis tout petit. Il est le peintre de l’âme féminine, puisque chacun de ses livres (ou presque) met en scène une femme dans le rôle principal. Si dans son dernier livre il choisit une « dame-pipi » comme héroïne, c’est pour montrer ce qu’il y a de grand et de sage en elle. Mme Ming (l’héroïne, donc), donne accès au mystère et à l’âme chinois : la philosophie de Confucius. Schmitt parle des préceptes du sage pendant un long moment. Il dit de façon très belle qu’il y a quelque chose au dessus de la vérité, qui est à la fois la sensibilité, la délicatesse, le tact, en somme, l’harmonie. L’autre a plus d’importance que le vrai. Ensuite, il développe un autre grand thème, l’imagination. Elle est une façon d’englober la réalité en la voyant d’une autre façon, avec mille facettes (me viennent alors à l’esprit les mots de Silvie Germain, qui disait que l’ « extraordinaire » était de prendre des éléments de l’ordinaire pour les amener à quelque chose de différent). L’imagination permet de dire des choses intimes, on se raconte plus par la fiction qu’en disant la réalité plate de la vie. Enfin, il évoque son écriture. La raison des mots qu’il choisit est souvent musicale. Au moment de l’écriture, les personnages lui dictent les choses, il devient scribe, non plus créateur. Le livre commande. En définitive, un homme humble qui avec douceur donne de vraies leçons de vie, des approches de croyance différentes, et des personnages émouvants. J’emprunterai pour terminer les mots de la conférencière, « quand on lit Eric-Emmanuel Schmitt, on le voit au moment de l’écriture, en train de sourire et jubiler ». 

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